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23 juillet 2009 4 23 /07 /juillet /2009 12:51



 

j'ai jeté ma tête à travers la fenêtre

j'ai jeté ma tête

à travers la fenêtre

j'ai jeté

ma tête

à travers

la fenêtre

j'ai jeté ma tête

à travers la fenêtre

et j'ai jeté ma tête

à travers la fenêtre

la voisine d'en face

fumait sa clope

la voisine

d'en face

fumait sa clope

elle fumait tellement sa clope

assise sur le bord

de sa fenêtre

elle fumait tellement sa clope

assise

sur le bord

de sa fenêtre

elle fumait tellement sa clope

que sur le bord

de sa fenêtre

on aurait dit qu'elle était là

depuis toujours

elle était là

depuis toujours

elle était là depuis toujours

à fumer sa clope

à fumer

sa clope

sur le bord de sa fenêtre

sur le bord ça n'a jamais

tellement

sur le bord

ça n'a jamais

tellement

à fumer sa clope

sur le bord

et ça n'a tellement pas

ça n'a

tellement

pas

que quand elle a fini

sa clope

elle s'est levée

et ça a arraché le monde

ça a

arraché

le monde

ça a tellement arraché

le monde

qu'il s'est remis

à tourner

et il s'est tellement remis à tourner

il s'est tellement

remis

à tourner

que ça m'a arraché la tête

ça m'a

arraché

la tête            

 

ça m'a arraché

la tête

et ça s'est remis à tourner

ça m'a tellement arraché la tête

que ça s'est remis à tourner

avec toute ma tête

entièrement

arrachée

 

avec toute            

arrachée                  ma tête

entièrement          

 

et le monde s'est remis

à tourner

avec ma tête arrachée

avec ma tête arrachée

avec ma tête

arrachée

ma tête arrachée

s'est mise à tourner

avec le monde

je fumais ma clope à travers la fenêtre

je fumais ma clope

à travers la fenêtre

je fumais

ma clope

à travers

la fenêtre

je fumais ma clope

à travers la fenêtre

et je fumais ma clope

à travers la fenêtre

la voisine d'en face

s'arrachait la tête

la voisine

d'en face

s'arrachait la tête

elle s'arrachait tellement la tête

assise sur le bord

de sa fenêtre

elle s'arrachait tellement la tête

assise

sur le bord

de sa fenêtre

elle s'arrachait tellement la tête

que sur le bord

de sa fenêtre

on aurait dit qu'elle était là

depuis toujours

elle était là

depuis toujours

elle était là depuis toujours

à s'arracher la tête

à s'arracher

la tête

sur le bord de sa fenêtre

sur le bord ça n'a jamais

tellement

sur le bord

ça n'a jamais

tellement

à s'arracher la tête

sur le bord

et ça n'a tellement pas

ça n'a

tellement

pas

que quand elle a fini

de s'arracher la tête

que quand elle a

fini

de s'arracher

la tête

elle s'est levée

et s'est jetée dans son corps

et s'est

jetée

dans son corps

et s'est tellement jetée

dans son corps

que ça s'est remis à tourner

et ça s'est tellement remis à tourner

ça s'est tellement

remis

à tourner

que ça m'a arraché la clope

des lèvres

ça m'a

arraché

               la clope

des lèvres

 

ça m'a arraché


la clope

et ça s'est remis à tourner

ça m'a tellement arraché la clope

que ça s'est remis à tourner

avec toute ma clope

entièrement

arrachée

et le monde s'est remis

à tourner

avec ma clope arrachée

avec mes lèvres arrachées

avec ma tête

arrachée

ma tête arrachée

s'est mise à tourner

ma tête

arrachée

s'est mise

à tourner

 

 

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10 avril 2008 4 10 /04 /avril /2008 00:40



 

 


matin contre matin              

                silence              

contre les anges              

nos béances de sang              

jetées aux creux              

contre mes lèvres              

sa peau              

nue              

contre le frisson              

tout contre              

 

 


                            

 



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5 avril 2008 6 05 /04 /avril /2008 11:10

J'ai réécrit le même texte plusieurs fois. Texte sur le mouvement et l'arrêt du mouvement et la reprise du mouvement. Chaque réécriture n'allait pas, le rythme n'allait pas, le sens ne me semblait pas compréhensible, l'effet incertain. J'ai écrit une seconde version en échangeant les objets des différents sujets des phrases. Ca n'apportait rien de plus. J'ai rajouté, élagué, amplifié certains passages en prenant le parti d'opposer ces deux versions l'une à l'autre, et en les faisant correspondre sur la page. Deux textes à lire non pas chaque colonne séparément, mais à lire chaque ligne à la suite de celle à laquelle elle est opposée. Et cette correspondance amplifie la répétition, mais permet également une circulation des objets entre les sujets. Il me semble que la polysémie hasardeuse de chacun des deux textes s'efface au profit d'un unique mouvement. Il y a aussi les répétitions en quadrants, qui elles questionnent le sens de la lecture, la distance de lecture par rapport au mot, reconcentrent la lecture sur l'objet-mouvement des quadrants et en même temps font revenir l'oeil à une vision d'ensemble de la page. Les quadrants se détachent du jeu de correspondance, ils s'en nourissent aussi. Ils y ramènent enfin, en écho.

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2 avril 2008 3 02 /04 /avril /2008 00:20

j'ai jeté ma tête à travers la fenêtre

j'ai jeté ma tête

à travers la fenêtre

j'ai jeté

ma tête

à travers

la fenêtre

j'ai jeté ma tête

à travers la fenêtre

et j'ai jeté ma tête

à travers la fenêtre

et ça n'a pas eu d'incidence

ça n'a pas eu d'incidence

la voisine d'en face

fumait sa clope

la voisine

d'en face

fumait sa clope

elle fumait tellement sa clope

qu'elle était assise sur le bord

de sa fenêtre

elle fumait tellement sa clope

qu'elle était assise

sur le bord

de sa fenêtre

elle fumait tellement sa clope

que ça n'a pas eu d'incidence

sur le bord de sa fenêtre

ça n'a pas eu d'incidence

sur le bord

de sa fenêtre

on aurait dit qu'elle était là

depuis toujours

elle était là

depuis toujours

elle était là depuis toujours

à fumer sa clope

à fumer

sa clope

sur le bord de sa fenêtre

et ça n'a pas eu d'incidence

ça n'a pas eu

d'incidence

sur le bord de sa fenêtre

ça n'a jamais d'incidence

sur le bord ça n'a jamais

tellement

d'incidence

sur le bord

ça n'a jamais

tellement

à fumer sa clope

sur le bord

et ça n'a tellement pas

d'incidence

ça n'a tellement pas

d'incidence

que quand elle a fini

sa clope

elle s'est levé

et ça a arraché le monde

ça a

arraché

le monde

ça a tellement arraché

le monde

qu'il s'est remis à tourner

et il s'est tellement remis à tourner

il s'est tellement

remis

à tourner

que ça m'a arraché la tête

ça m'a

arraché

        la tête

 

 


  
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31 mars 2008 1 31 /03 /mars /2008 08:06

Le document sonore est altéré. Son texte de départ est ici : http://lmdadlmda.over-blog.com/article-16328669.html

dommage, sa ponctuation orale, à mon souvenir, était une jolie scansion. On finit toujours par perdre les choses.


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31 mars 2008 1 31 /03 /mars /2008 08:05
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30 mars 2008 7 30 /03 /mars /2008 17:57
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30 mars 2008 7 30 /03 /mars /2008 16:20


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29 mars 2008 6 29 /03 /mars /2008 17:56

Je pourrais réécrire des centaines de fois le même texte, le déplier dans tous les sens, y trouver tantôt de la paix, de la colère, de la tristesse, de la joie, de la haine, de l'amour, de l'indifférence... Il n'y aura de toute façon jamais rien de juste à revenir sur « ce qui s'est passé », comme si cela contenait tout, ou comme si cela ouvrait tout. C'est le mouvement de revenir qui pose question, là, et non pas ce sur quoi il revient. Il revient toujours sur l'impossibilité de vivre. Mouvement qui est la tension répêtée de la contenance de soi.


Déjà, arrêter d'affaiblir la parole. Dire : Cette jeune femme qui m'aborde alors que nos regards se sont croisés, elle ne m'aborde pas pour me poser une question, elle vient me poser une question pour m'aborder. Et je lui réponds. Et après on se regarde droit dans les yeux pendant dix longues secondes, sans rien dire. Et pour moi c'est impossible de l'embrasser parce j'attends quelqu'un d'autre qui peut arriver à n'importe quel instant, et pourtant c'était tout ce que j'avais à faire. J'avai cette catastrophe à portée de lèvres et ça aurait tout changé. Parce que ce quelqu'un d'autre que j'attends ses lèvres aussi me sont impossibles. Et ses lèvres impossibles referment dans ma contenance mon envie furieuse de l'embrasser et moi j'attends.


Je     viens  attends  veux         de  là.             Crier


(c'était écrit sur un livret dans mon dernier rêve, avec ces mêmes espaces)


Et ma contenance ne contient rien. Ma contenance est fureur, ma contenance est larmes, je me donne une litanie qui m'apaise, je me retire en moi dans mon visage, et mes pommettes tremblent, et mes paupières tremblent, et je les sens, comme je sens maintenant tout mon corps qui est tension, qui est noué. La paix qui a suivi quand je suis reparti c'était de la tristesse, et ce moment où elle n'était pas là mais je pouvais enfin la serrer dans mes bras pleinement. Et au lieu de le faire, d'aller le faire, seulement lui donner reproche.


Comme ma phrase qui arrive au bout d'un texte sur l'attente, le silence, la défaite et le désastre de l'instant : « Se laisse là, s'embrasse dans son désaisissement ».


Je n'ai plus de patience. Mon corps redevient sarcophage, qui ne protège rien, qui me donne juste l'impossiblité de vivre. La paix et la fureur, où sont-elles? L'absence et la vibration de l'air, où sont-elles? Le long du corps qui est une ficelle, je retrouve ce noeud que je ne peux passer. Noeud épuisant que je préfèrerai encore laisser à l'oubli.

 


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19 mars 2008 3 19 /03 /mars /2008 06:55

c'est dingue de se faire avec les mots comme ça, de me faire avec les mots comme ça sort comme ça et ça me fait tellement de se faire comme ça avec les mots, tellement ça sort comme ça à la chaîne à se suivre qui fait pan qui fait tellement de se faire avec les mots qui sortent comme ça, je me tue, je me tue avec les mots pan ça me tue avec le bruit du mot, le bruit du mot me tue et le bruit sort de moi et moi je me tue mais pas tout seul, je me tue avec les mots qui sortent de moi mais les mots qui sortent de moi ne viennent pas de moi ne viennent pas dedans moi dedans moi y'a pas de je me tue, y'a pas de bruit du mot qui je me tue avec le bruit du mot qui fait pan, le mot fait juste que sortir, il est juste quelque chose qui sort, il sort, c'est tout, il sort juste et pan, pan c'est le mot qui sort mais pas tout seul, il est pas tout seul pour faire pan, il sort pas tout seul le mot, il est pas tout seul à sortir tout seul il sort pas tout seul, alors il sort pas tout seul le mot, il sort en tir avec des autres, il a des autres avec qui y se marre tellement des autres des fois ça me fait plus rire à aller chercher, à détruire, à attendre, et ce qui se passe là maintenant c'est ce que tu fais de la boucle et du fil chaque matin, l'épuisement d'avoir avalé ta chouette où tu faisais le tour, à rencontrer c'était toi dans ta nuit, dans ta peur, pleines d'évidences, et tout d'un coup en pleine nuit quand je le retrouve je sais ce que ça me fait, une vague de lassitude juste avant de plonger dans ce que ça me fait, de l'accepter ou pas. et en l'acceptant de comprendre ce que c'est. c'est la confiance en me disant la fragilité dans quelque chose avec ses épuisements et ses doutes dans ton besoin de retourner vers une écoute de toi. d'y prendre la mesure de ce que tu vis. ça c'est ton mouvement qui est un moment du mouvement

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