Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
30 octobre 2012 2 30 /10 /octobre /2012 12:18

 

J'ai combattu un taureau de mer, j'ai terrassé un taureau de mer. Ce taureau broutait dans les posidonies. Il broutait avec sa bouche, il mastiquait avec sa gueule énorme, il broutait avec la force de ses mâchoires. Avec leur puissance. Et ce taureau avait de la lenteur en lui, de la lenteur dans la masse de son cou, de la lenteur dans la puissance de ses épaules. Ce taureau était une masse sombre, une masse de chair noire, de chair sans écaille. Ce taureau était une masse obscure et lisse, ce taureau était une masse puissante et lente. Ce taureau avait de la force en lui, de la force pour être léger, de la force pour déplacer sa masse avec de la grâce, avec de la puissance calmée, avec l'ahurissement des eaux pénétrées, fendues, ouvertes. De la force et de la douceur pour entrer dans les replis, pour déplier les eaux, pour prendre place immobile dans le courant, pour déplacer l'eau.

 

Ce taureau de mer détournait le déplacement de l'eau, était contourné par la masse de l'eau.

 

Ce taureau de mer était démesuré de force et de douceur, était enveloppé par la masse de l'eau qui se déplace.

 

Ce taureau était immobile dans sa puissance, ce taureau était calme dans sa puissance face à l'enveloppement de l'eau. Ce taureau était calme face à l'eau qui l'enveloppait, le pressait de son mouvement, le pressait dans un frémissement, dans une résistance qui était sa masse et la vibration immobile de sa masse.

 

Ce taureau de mer était une masse de puissance, ce taureau de mer était une masse de douceur dans l'eau qui était son enveloppement. Ce taureau était une masse sans peau, ce taureau était une masse sans chair, ce taureau avait de la peau noire dedans et de la chair lisse dehors, et l'eau faisait mouvement dessus, glissait dessus, portait pression, l'accompagnait.

 

Ce taureau marchait à six mètres sous la surface.

 

Ce taureau marchait dans une course lunaire, arrondie, galbée, avec sa masse lourde qui pesait contre la masse de l'eau, ce taureau était aérien, ce taureau était plus lourd qu'une montagne, plus léger qu'un oiseau, [plus léger qu'un couteau].

 

Ce taureau était vif, il faisait volte-face avec une lenteur surprenante à mes lentes estocades. Ce taureau était une danse gitane, il était ce moi femme face à moi homme, ce moi homme face à moi femme, il était enfin moi homme face à moi homme.

 

Il était séducteur, mystérieux, inquiétant protecteur, animal de désir, orgueil au pied de glaise, à la fois rempart et bélier. Il était ce texte inachevé pendant trois années.

 

* l'homme de glaise ?

 

Partager cet article
Repost0

commentaires