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3 août 2009 1 03 /08 /août /2009 12:49



Tu rêves d'avoir froid, allongé sur le dos, torse nu au milieu du lit. Tu te réveilles. Tu as froid, allongé sur le dos, torse nu au milieu du lit. Tu tires à toi le drap lourd, et tu te rendors. Tu es réveillé en sursaut par des trombes d'eau qui s'abattent autour de la chambre. Tu es seul, allongé sur ton lit. Elle dormait, et quand tu t'es penché sur elle pour sentir son souffle, elle a entrouvert les yeux, elle s'est étirée dans un sourire en sentant ta présence.

 

Chaque matin, avant que la volonté ne revienne, l'éveil était un désir paisible, une plénitude de tendresse. Et ce dernier matin, encore. Elle ne veut pas s'en souvenir.

 

Tu aimais ces instants où chacun s'acceptait à coté de l'autre, sans lutte. Et puis, peu à peu, vous vous êtes renvoyés à la volonté. A la volonté et ses accusations, et ses dénis. Vous n'en aviez pas rompu le cercle, vous vous étiez juste accordés un havre de paix. Un havre de paix que tu pensais retrouver en lui disant que tu l'aimais justement dans ce qu'elle était, et non ce qu'elle voulait être. Que tu l'aimais même avec ses peurs et ses balbutiements, et non pas seulement dans ses victoires et ses joies. Et ça pouvait-elle l'entendre, quand tu as essayé de le lui dire? Ce qui reste ici, c'est que t'es un peu perdu et oublié en chemin.

 

Depuis que tu es sorti du trou de non-vie, pourtant, tu apprends à accepter le vide et le silence qui t'habitent. Tu ne peux pas les apprivoiser, et pourtant ça te submerge comme une houle, ça te peuple comme la mer autour de toi et au dessus de toi. Tu es un roulement de silence habité de mille colères, milles colères assourdies, mille colères au grondement inaudible. Elles sont la paix qui t'habite, elles sont devenues cette paix depuis que tu apprends à nager, non pas contre elles, mais avec elles.

 

Tu rêves d'avoir froid, allongé sur le dos, torse nu au milieu du lit. Tu te réveilles. Tu as froid, allongé sur le dos, torse nu au milieu du lit. Tu tires à toi le drap lourd, et tu te rendors. Tu es réveillé en sursaut par des trombes d'eau qui s'abattent autour de la chambre. Tu es seul, allongé sur ton lit, habité de tristesse et de colère.


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9 février 2008 6 09 /02 /février /2008 15:13

Parce vous n'avez pas confiance en vous, vous dévastez la confiance qu'il aurait pu y avoir entre nous. Alors vous projetez votre gangue de valeurs sur nous parce que vous savez très bien ce que ça fait, ce que ça nous fait, ce que ça vous fait. Vous ne prenez aucun risque : vous savez qui vous êtes, vous savez qui nous sommes. Chacun à sa place, en sécurité. Chacun dans son casier, au dessous, ou au dessus. Vous n'êtes pas vous, vous êtes votre sarcophage. Vous vous situez en haut de l'échelle sociale, vous n'existez pas. Même votre colère est une gangue de valeur, votre colère est patrimoniale. Vous nous faites part de votre colère pour nous faire part de votre amour du patrimoine détruit, du livre que vous écrivez dessus, de votre rapport précieux à la culture. Ce faisant, vous dévastez notre sanctuaire et piétinez par votre incessant bavardage notre tentative d'écrire parce que vous seule ici êtes incapable d'écrire quelque chose qui vient de votre dedans. Vous n'avez pas de dedans. Vous n'existez pas à l'intérieur. Vos préciosités sont grossières, votre langue fleurie pousse sur le plus ignoble des fumiers. Vous voudriez que nous soyons votre fumier. Et plus vous tentez de nous écraser avec votre sarcophage, plus vous devenez vulgaire, et plus nous, les autres, savons ce que nous faisons ensemble.



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5 février 2008 2 05 /02 /février /2008 22:35

Et ça quand je viens te saluer, tu me connais même pas, c'est moi qui viens vers toi, tu te sens obligé de me le jeter à la gueule que t'es un arabe. T'exerces juste ton Acte Citoyen dans ma gueule parce que je passe dans le couloir à coté de la permanence et qu'en plus je viens te saluer. Et tu me prends pour ton éponge-merde et ton éponge-colère et ton éponge-cause. Et en plus tu me demandes des comptes. Tu devances tout, t'es à la pointe, dans le mouvement, ton stigmate, les dommages et réparations, la dette. Tu vas boucler ça demain avec le candidat qui t'a promis, ou qui va te promettre. Et peut-être même te donner, mais juste à toi, juste parce que.


Et toujours comme des cons.


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